Bonjour à tous,
Dans le post relatif aux effets du tabac, des drogues et de l'alcool sur le corps physique et périsprital, une discussion s'est engagée sur les divergences existant entre la conception brésilienne du spiritisme et la conception européenne de ce dernier. Je tenais à expliciter ma pensée par des arguments, afin que tout le monde puisse comprendre la réponse que j'ai faite à Paulo. J'ai ouvert un topic nouveau pour cela car il m'a semblé que l'on s'éloignait là du sujet d'origine .
Dans sa grande majorité, et en dépit d'une actualisation des principes spirites menés par certains auteurs brésilien, le spiritisme brésilien demeure figé sur des notions anciennes qui ne sont plus en adéquation avec les évolutions de la science et de la société d'aujourd'hui. Si le spiritisme brésilien se veut fidèle à la pensée d'Allan Kardec, en respectant à lettre les écrits du Maître, avec une certaine prédilection pour le livre "L'évangile selon le spiritisme", dans de nombreux groupes, le spiritisme est envisagé à travers le prisme du christianisme, souvent parce que l'accent est mis sur la personnalité de Jésus,et que celui-ci n'est plus envisagé comme un frère humain d'une très grande évolution spirituelle dont il faudrait suivre l'exemple, mais comme un esprit à part dans la création, sorte de "demi-Dieu" pour faire court.
De façon générale, là aussi, dans le spiritisme brésilien, l'évolution est un difficile parcours karmique ou toute souffrance humaine s'explique, et se trouve légitimée, par le fait que nous ne payons que nos "dettes". Le problème de cette conception réside dans le fait que toutes les horreurs (guerres, cataclysmes, crimes, etc.) sont comme des passages obligés et incontournables, parce que vitale à la régénération de l'humanité. Dans cette logique, l'homme n'a pas le droit d'abréger ces souffrances, quand bien même elle lui serait infligée par l'homme. Je prends un exemple : l'euthanasie. Pour le spiritisme brésilien, l'euthanasie est un crime. Or, cette position, comme nous l'enseigne à présent les esprits est quelque peu extrême en ce qu'elle ne tient nullement compte des avancées de la science et surtout de l'acharnement thérapeutique qui est pratiqué aujourd'hui. L'euthanasie apparaît davantage comme un geste d'amour plutôt que comme un crime. Idem sur l'homosexualité, laquelle est encore considérée comme une perversité qu'il faut soigner, alors que pour les esprits, il s'agit d'un état naturel qui s'explique très bien par l'imprégation psychologique d'un caractère masculin ou féminin dominant lié aux vies antérieures.
Il y a également beaucoup à dire concernant la médiumnité. Pour les spiritisme brésilien, tout le monde peut s'exercer à la médiumnité, le développement n'étant qu'une question de volonté et de moralité. Le problème de ce type d'approche est qu'elle donne lieu à ce que j'ai connu au Centre Spirite Lyonnais à Bron : un travail anarchique du fait que tous les participants s'exercent en même temps, beaucoup de manifestations subconscientes qui n'apportent rien, et certainement pas des résultats probant.
Bien évidemment, mes propos présentent une généralité, il existe au Brésil comme en France des groupes spirites qui adoptent une vision beaucoup plus moderne et progressiste du spiritisme, trouvant naissance dans des communications plus récentes, tel le Cercle Spirite Allan Kardec de Nancy. Toutefois,la conception brésilienne que j'ai, très brièvement décrite ici, peut se trouver en France, certains groupes spirites, bien que prétendant pratiquer et diffuser un spiritisme kardécien, pratique et diffuse une conception brésilienne du spiritisme. Il en est ainsi du Centre Spirite Lyonnais de Bron, très connu pour le travail remarquable qu'ils font dans la numérisation et la mise en ligne d'ouvrages anciens du spiritisme.
Fraternellement,